Discours sur le paysage maçonnique américain devant la Juridiction de York, La Marque  du GODF

Paris le 19 février 2022 par Alain de KEGHEL, 33° Passé TPSGC du S.C. REAA-GODF

 

 

   Le Rite de York et de la Marque du GODF, le principal des rites traditionnels pratiqués aux Etats-Unis dans les loges symboliques mais également acteur majeur dans les hauts grades, me fait l'honneur de m'inviter en sa Juridiction au GODF et pour son 20ème anniversaire, à vous exposer aujourd'hui ma vision du paysage maçonnique américain qui fait tant fantasmer. Je vous remercie de cette attention fraternelle et marque de confiance amicale à l'endroit d'un F de notre obédience qui a eu le privilège assez rare de pratiquer des activités maçonniques sept années durant aux Etats-Unis et d'y développer des réseaux d'échange qui perdurent. C'est donc une restitution d'expérience de terrain que je viens en toute modestie partager avec vous sans prétendre pour autant à une quelconque exhaustivité. J'ai déjà choisi cette voie du partage lorsque j'ai entrepris il y a quelques années d'écrire un ouvrage dédié à la franc-maçonnerie en Amérique du Nord dont l'objectif était de tenter de jeter des ponts sans  rien renier de ce que nous sommes au GODF.

Ce n’était bien sûr pas le fruit du hasard si  j'avais choisi pour titre à cet ouvrage une référence au fameux Défi américain de Jean-Jacques Servan-Schreiber. Ce n’est pas non plus seulement parce que nos chemins se croisèrent au début des années quatre-vingt-dix. Une amitié s'était ainsi nouée  avec  JJSS  et mon choix constituait un hommage à la vision de celui qui fut l’un des premiers à se livrer à une enquête complète à partir de l’observation des États-Unis pour assembler les éléments du  puzzle complexe de l'Empire américain pour dissiper les malentendus.

 Jean-Jacques Servan-Schreiber écrivait: « Nous ne sommes pas en présence d’un impérialisme politique classique, d’une volonté de conquête, mais, plus mécaniquement, d’un débordement de puissance dû à la différence de “pression” entre l’Amérique du Nord et le reste du monde, Europe comprise. Cette surpuissance de l’Amérique est ressentie, ...son caractère le plus nouveau étant l’accélération... ».

 

Notre propos se limite ici à l’Ordre maçonnique dans sa dimension américaine. Mais mon  livre ambitionnait naturellement de convoquer une prise de conscience de ce qui est en route et se prépare et à quoi la franc-maçonnerie française et européenne ne saurait rester spectatrice indifférente.

Et en effet,  la franc-maçonnerie d’Amérique du Nord pèse toujours d'un poids considérable. Elle est différente à bien des égards  des Grandes Loges d’Europe continentale mais pas moins  des obédiences du Royaume-Uni. Cet espace est finalement assez méconnu, à l’exception d’un nombre limité de Franc-maçons français qui le fréquentent. Alain Bauer et moi-même avons eu cette particularité et cette complicité pragmatique voici justement une vingtaine d'années en prenant ensemble des chemins de traverse. Donc j'ai aujourd'hui un peu le sentiment de recomposition de ligue dissoute. C'était une époque où, en dehors de toute autre considération, les forces vives conjuguaient leurs efforts dans un seul souci d'efficacité. La création de la Juridiction de York s'inscrivait alors aussi  dans cette dynamique innovante.

C’est avec une approche  se dégageant autant que possible des poncifs que je propose de survoler ici dans le peu de temps qui nous est imparti, la complexité de l'édifice composite maçonnique des Etats-Unis qui repose sur un socle essentiellement de York. Nous voici donc arrivés au cœur de notre sujet de ce jour: les Grandes Loges régissent un certain nombre de dispositions qui s’appliquent à leurs périmètres juridictionnels et donc aux ateliers des grades symboliques. Les degrés après la Maîtrise et singulièrement les deux grands Suprêmes Conseils du Rite Écossais Ancien et Accepté en font tout autant. Ces deux sphères distinctes et  complémentaires, affichent des singularités. Les cousinages anglo-saxons n’excluent point les spécificités américaines à commencer par la place qu'y occupent les side degrees alors que ce n'est pas le cas en Grande Bretagne L’Ordre maçonnique américain, complexe par nature est parfois difficile à cerner pour ceux qui évoluent dans notre environnement gaulois.

Evidement, les Franc-maçons américains se réclament, comme nous et à bon droit, de racines traditionnelles "andersoniennes" qu’ils partagent avec leurs frères séparés du Vieux Continent. La franc-maçonnerie française, comme celle de Londres, y apparaît comme un fil d’Ariane. Ils n’y a donc aucun mal à admettre la filiation historique composite qui les y rattache en sachant s’abstraire de la doctrine parfois avec pragmatisme comme c'est le cas en Californie.

Le déclin de la franc-maçonnerie américaine, sujet bouteille à l'encre qui fait nos délices un peu faciles, s’il correspond bien à une certaine réalité, mérite une analyse réaliste pour en mesurer l’ampleur réelle, sans pathos de la décadence, ni panégyrique de la renaissance. Lorsqu'on part de plus de 4 millions de maçons en 1957, un effectif aujourd'hui inférieur à 1.5 millions n'est pas tout à fait négligeable mais traduit bien une tendance. Il n'en demeure pas moins vrai que ce n'est encore pas encore un corps au bord de l'abîme.

Un rapide retour historique nous remémore qu'il faudra plus de cent ans après l’arrivée en terre américaine du Mayflower avant que des traces d’activités maçonniques documentées n’apparaissent. Souvent très distantes les unes des autres, les loges eurent bientôt besoin d'une cohésion obédientielle placée sous l’autorité d’un Grand Maître provincial nommé par le Grand Maître de la Grande Loge d’Angleterre, Henry Price. Les premiers documents faisant foi ne datent que du 30 juillet 1733. Un an plus tard, Benjamin Franklin édite la première version américaine des Constitutions d’Anderson, premier ouvrage maçonnique publié aux États-Unis. Il devait ensuite accéder lui-même aux responsabilités de Grand Maître provincial de Pennsylvanie... avant de devenir Vénérable de la célèbre Loge des Neuf Sœurs à Paris. Premiers indices de complicités maçonniques transatlantiques nous intéressant directement.

Dès les tout premiers mois qui suivent sa nomination, Franklin fait part au Grand Maître à Londres du souhait des Franc-maçons de sa juridiction d’élire un Grand Maître provincial et ses conseillers, en l’attente de l’installation d’un Grand Maître autonome pour l’Amérique. Une démarche sans doute en avance sur son temps, mais annonciatrice à la fois d’une affirmation ainsi que d’une volonté d’émancipation des frères américains qui, déjà, se démarquent de l’Europe. Ce n’est pourtant qu’en 1778, deux ans après la déclaration d’Indépendance du 4 juillet 1776 à Philadelphie, qu’interviendra la séparation officielle d’avec la Grande Loge d’Angleterre.

En fait, l’autorité obédientielle territoriale n’est déjà plus exercée à Boston par la seule Grande Loge d’Angleterre, qui se trouve donc en situation de  «concurrence» avec  la Grande Loge d’Écosse.

La première obédience américaine voit alors le jour en Pennsylvanie. Traversée par des courants contraires – loyalistes contre patriotes partisans de la Révolution américaine – héritière aussi des fameuses querelles de rites entre Ancients et Moderns, cette première obédience à proprement parler américaine connaît les vicissitudes des périodes troubles que va traverser  la société civile. C’est aussi, dès la fin des années 1780, qu’est  reconnue la première loge noire créée par le prédicateur et esclave émancipé Prince Hall, initié en 1775 par une loge irlandaise.

Durant  la guerre d’Indépendance, les Franc-maçons se retrouvent en situation de « missionnaires de l’Ordre », mais chacun dans son camp, à l’opposé du principe de « centre de l’union » énoncé par Anderson. Ce contexte insurrectionnel  ne constitue nullement un frein à une forte implantation de la franc-maçonnerie ni aux activités des loges que l’on voit même se multiplier assez rapidement. C'est également le cas dans les nouveaux territoires lors de la poussée vers le Far West qui est accompagnée, elle aussi, d’une expansion remarquable de la présence maçonnique.

Maçonnerie, « establishment » fondateur et pouvoir

Les grandes figures américaines ayant appartenu à la franc-maçonnerie est longue et objet d'un culte des « pères fondateurs ». Leur héritage se confond avec le très fervent patriotisme, le culte du drapeau et du serment d’allégeance à la nation, à l’instar, mais peut-être un peu plus encore, de la société civile.

George Washington jouit bien sûr d’une place prééminente qu’aucun ne lui dispute dans ce panthéon des prestigieux ancêtres, La Fayette, autre figure emblématique, y étant étroitement associé et étant, avec Grasse-Tilly à un moindre degré. Il en est qui en revanche sont véritablement détestés, tel Cerneau qui eut l'outrecuidance de prétendre concurrencer le REAA en terre américaine.

Benjamin Franklin, figure aussi au nombre des Franc-maçons américains particulièrement vénérés et à Philadelphie, où fut proclamée, le 4 juillet 1776, l’indépendance des États-Unis, un monument rend hommage aux signataires de la Constitution américaine dont un tiers d’entre eux étaient Franc-maçons. C’est dire combien les débuts politiques des États-Unis furent marqués du sceau des Lumières et de la philosophie maçonnique.

Aujourd’hui, il faut bien admettre que la mémoire collective américaine a quelque peu tendance à oublier la part considérable qu’a prise le jeune général La Fayette dans la conquête de l’indépendance. Mais La Fayette reste toujours un symbole emblématique, un peu facile il est vrai,  des liens franco-américains. Son vaisseau, l’Hermione, reconstitué à Rochefort, et sa tournée triomphale que j'ai pu accompagner en Amérique en fut l’un des poignants témoignages en 2015.

Il faut se rendre à l'évidence que le berceau matriciel britannique de notre Ordre  initiatique continue d'imprégner la maçonnerie américaine tout entière et que notre influence maçonnique  s'en trouve nécessairement d'autant limitée dans un pays qui a toujours un regard méfiant sinon condescendant à notre endroit et accepte mal notre prétention à continuer à jouer un rôle dans la "cour des grands" au Conseil de Sécurité de l'ONU et ailleurs.

Si nous entendons mieux nous rapprocher de nos FF séparés américains, il importe de commencer par les mieux connaitre. Il nous faut  prendre en compte le contexte socioculturel dans lequel ils vivent et évoluent depuis les débuts de leur jeune histoire. En effet, leurs repères et références sont, à de nombreux égards, très différents de ceux de leurs frères d’Europe continentale et surtout latine. Les premières loges d’Amérique du Nord portent incontestablement la marque du contexte si singulier de la Nouvelle-Angleterre et des WASP (White Anglo-Saxon Protestant, soit : « Anglo-Saxon blanc et protestant »).

L'esprit spiritualiste chrétien protestant est peut-être d’autant plus mis en avant que la fameuse affaire Morgan,  est passée par là en 1826 et a laissé des traces profondes au point de menacer l'existence même des loges américaines. Dans un pays dont la devise est In God we trust, il est mal vu, encore aujourd’hui, de s’affirmer libre-penseur. C'est même une incongruité inconcevable dans l’esprit d’un franc-maçon américain pour lequel le Grand Architecte de l’Univers, notion de référence intangible, ne peut qu’être le Dieu révélé.  La laïcité est, elle-même, une notion étrangère à l’univers américain et, en conséquence, tout simplement difficile à concevoir pour un esprit « états-unien » normalement constitué. Notre convent de 1877 a été sur-interprété et continue de l'être, créant une défiance difficile à surmonter.

Un sondage effectué au début de l’année 2001 par le centre de recherche Pew est assez significatif à cet égard: 70 % des personnes interrogées considéraient qu’il était important pour elles que le président des États-Unis ait de profondes convictions religieuses, alors même que la Constitution américaine garantit la séparation de l’Église et de l’État. C’est d’ailleurs en raison même du fameux Premier Amendement de la Constitution des États-Unis, garantissant la liberté absolue d’exercice religieux, héritage du Mayflower des origines, qu’il y a là-bas une telle profusion de sectes et de groupuscules religieux de toutes sortes, plus que partout ailleurs dans le monde. Il est également significatif que 45 % des personnes interrogées lors du sondage précité affirmaient assister à un service religieux au moins une fois par semaine. Cependant, la société américaine est, par définition, dynamique: un autre sondage réalisé en 2011 et garantissant l’anonymat des sondés, a révélé que près d’un Américain sur quatre admettait ne pas croire en un dieu quelconque.

Même si nous avons du mal à l'admettre, il n'est pas surprenant qu’Albert Pike ait intitulé son principal ouvrage d’enseignement maçonnique Morals and Dogma faisant toujours autorité. L’un des autres théoriciens les plus connus de la maçonnerie américaine, Albert G. Mackey, fut lui aussi auteur d’ouvrages de référence  de semblable inspiration déiste, dont l’Encyclopedia of Freemasonry  et son livre Symbolism. Et en 1908, Arthur Steiner a même proposé une approche encore plus hardie dans son livre Étude sur la franc-maçonnerie américaine  pour proposer « plus de lumière sur la franc-maçonnerie américaine en tant que religion ".

Puisque nous diagnostiquons ensemble cet univers...

La progression initiatique américaine obéit aussi à des usages sensiblement différents de ceux prévalant en Europe.  L’entrée de l'initié en loge – qui ne se dénomme donc pas « initiation » – et l’accès à la maîtrise s'opèrent le plus souvent de quelques mois, lorsqu’ils ne se limitent pas à quelques semaines, laps de temps nécessaire à l’apprentissage par cœur des rituels des trois grades symboliques qui sont transmis exclusivement par tradition orale et jamais reproduits in extenso.  Les Franc-maçons américains font valoir que l’apprentissage et la lente progression initiatique peuvent tout aussi bien intervenir grâce à une pratique qui s’acquiert tout au long de la vie en loge. Et celle-ci reste effectivement, pour l’essentiel, consacrée aux seuls aspects relatifs à la connaissance de la tradition et du rituel, au moins pour ceux qui y sont assidus. Et c’est là que le bât blesse aujourd’hui. Les Franc-maçons américains désertent de plus en plus leurs temples. En cela les quelque 1,4 millions d'adhérents ne signifient pas pour autant qu'ils soient autant à être assidus.

Quant aux hauts grades, que certains dénomment à l’anglaise side degrees (car il est bien connu que, de l’autre côté du Channel et dans les rangs de la Grande Loge de Londres, comptent avant tout sinon seulement les trois premiers grades), ils sont conférés au REAA, du 4e au 32e, en l’espace d’une session durant le temps d’une fin de semaine et dans le cadre d’une cérémonie collective regroupant des « promotions » ou falls de plusieurs dizaines de frères Maîtres. Occasion de communiquer très rapidement les rudiments de ces grades ainsi vidés de l’essentiel de leur contenu. L’accès au 33e et dernier degré est, en revanche, beaucoup plus sélectif et strictement réservé à un nombre véritablement restreint de Franc-maçons américains.

Quant à la ségrégation, en dépit d’évolutions salutaires sensibles depuis que le pasteur Martin Luther King est passé par là, les communautés maçonniques blanche et noire ne se mélangent toujours pas ou si peu dans un pays, où perdurent des traditions de communautarisme. La franc-maçonnerie « noire » de la Grande Loge Prince Hall, mais aussi celle des loges de création plus récente, telles Hiram Abif, Gran Logia de Lengua Espanola ou Omega, ont développé leurs propres systèmes des hauts grades, entièrement indépendants, mais aux caractéristiques pour l’essentiel identiques à celles des deux juridictions « blanches ». Elles s'adossent par contraste parfois plus volontiers au GODF mais sont lilliputiennes.

Les Grandes Loges méritent que nous en disions un mot. Dans une symétrie parfaite avec la construction  fédérale institutionnelle, chaque État, hormis celui d’Hawaï, est doté depuis 1813 d’une Grande Loge souveraine et indépendante édictant ses propres règles. En matière de reconnaissance des obédiences tierces, les landmarks édictés par la Grande Loge Unie d’Angleterre, corps dogmatique définissant unilatéralement les règles dites de « régularité » ayant été encore modifié en 1989, constituent cependant un socle commun. Ces Grandes Loges sont au nombre de cinquante, y compris le district de Columbia, c’est-à-dire la capitale fédérale, Washington. Leur autorité juridictionnelle s’exerce sur quelque 13 000 loges « blanches », tandis que trente-six Grandes Loges de l’obédience Prince Hall régissent les quelque 5 000 ateliers « noirs », totalisant un effectif d’environ 500 000 membres contre aujourd’hui moins d’un million et demi de Franc-maçons « blancs ». Des chiffres certes encore impressionnants pour un Européen, mais à méditer en les rapprochant encore une fois des plus de quatre millions de membres encore en 1957, comme je l'indiquais précédemment.

En l’absence d’une Grande Loge nationale de type jacobin, qui n’aurait pas davantage pu être acceptée que n’aurait pu l’être un  pouvoir civil  fédéral centralisateur, la devise des États-Unis E Pluribus unum prend également toute sa valeur paradoxale communautariste dans le champ maçonnique. En effet, les cinquante Grandes Loges gèrent leurs relations entre elles dans le cadre de la conférence des Grands Maîtres des Grandes Loges d’Amérique du Nord (Mexique, États-Unis et Canada) dotée d’un secrétariat assumé par rotation par l’un des Grands Maîtres américains.

C’est lors de ces assises annuelles que notre ami Grand Maître du Grand Orient de France, Alain Bauer, fut exceptionnellement invité à prendre la parole en 2003, à l'invitation du Grand Maître et secrétaire alors en exercice, Tom Jackson,  comme suite à une rencontre co-organisée avec mon concours à Sacramento sous l’égide de la Grande Loge de Californie et de son vaillant secrétaire général John Cooper III plusieurs fois ensuite invité en ces lieux de la rue Cadet à y prendre à son tour la parole. L’événement fut marquant. L'intervention de notre Grand Maître était la première incursion, sans concession aucune du Grand Orient de France, dans ce cénacle où règnent sans partage  les landmarks. La Grande Loge de France, alors en éternelle quête d’improbable reconnaissance, en conçut inévitablement une profonde amertume. La Grande Loge Nationale Française marqua en revanche sa totale indifférence, sachant immuables les règles d’exclusivité dont elle bénéficiait alors et que cette prestation, exceptionnelle mais circonstancielle,  ne les mettait nullement en danger. Il n’en demeure pas moins vrai que, même si elle ne bouleversait pas l’ordre du monde maçonnique, cette prise de parole d’un Grand Maître du Grand Orient de France dans ce cadre très formel où sont conduites les grandes concertations ainsi qu’arrêtées les principales orientations stratégiques et où prévaut la voie du consensus,  fut d’une grande portée symbolique. Les uns et les autres en restèrent là.

À côté de la maçonnerie symbolique et du système dit de comité, le corps maçonnique américain comporte quatre rites :

-     Dans le rite de Royal Arch, le grade dit aussi de La Marque est conféré aux seuls anciens Vénérables de loges et constitue le premier d’une série de cinq autres degrés capitulaires. Il est organisé en un grand chapitre général dont l’origine date de 1798. Les chapitres locaux sont administrés sous l’autorité d’un grand chapitre dans chacun des États où ceux-ci existent. Ce grade fut conféré la première fois aux États-Unis d’Amérique comme side degree dès 1753, dans la loge de Fredericksburg (Virginie).

-     Le Rite de la Crypte, créé en 1783 à Charleston (Caroline du Sud), se réfère à la voûte sacrée située sous le temple de Salomon. Ses origines sont attribuées aux instructeurs itinérants de l’époque de la marche vers l’Ouest.

-     La chevalerie templière des Knights Templars, rite chrétien, a vu le jour en 1816. Elle est organisée en un Grand Campement Général pour l’ensemble des États-Unis.

Dans un paysage maçonnique aussi composite et où le rite de York domine quasiment sans partage aux trois premiers degrés de la maçonnerie symbolique, le Rite Écossais Ancien et Accepté est, par essence, celui des hauts grades après la maîtrise, même si quelques rares loges symboliques américaines le pratiquent dans les trois premiers degrés. Pour l’essentiel, il est administré par deux juridictions écossaises souveraines « blanches » et deux structures semblables « noires » relevant de Prince Hall. La plus ancienne des deux grandes juridictions américaines, et aussi la plus importante tant en termes d’effectifs, de zone géographique territoriale de couverture que de rayonnement international et d’influence, est la juridiction sud du REAA. À l’instar de la Grande Loge Unie d’Angleterre pour les loges symboliques, elle affirme sa primauté universelle en se réclamant du titre de Mother Supreme Council of the World (Mère de tous les Suprêmes Conseils du monde). Elle fut créée le 31 mai 1801 à Charleston (Caroline du Sud) par un groupe de frères ayant pour la plupart fui Saint-Domingue, que l’on dénomme communément les Gentlemen de Charleston. Ce sont eux qui conférèrent au rite sa structure en trente-trois degrés telle qu’elle prévaut partout dans le monde aujourd’hui, et ce depuis plus de deux cents ans.  Elle regroupe, outre les ateliers situés dans les États du Sud, tous ceux qui le sont dans les États à l’ouest de l’Illinois et du Wisconsin, totalisant un effectif de quelque 500 000 frères se répartissant entre 42 orients et 221 vallées sur 35 États. La Juridiction nord  totalisant quelque 350 000 Franc - a, quant à elle, son siège à Lexington (Massachusetts) et exerce, depuis 1813, son magistère dans 15 États .

Ce panorama serait incomplet s'il n'était pas fait référence à nos cinq loges américaines. En effet, le GODF a depuis très longtemps déployé des tentatives d'implantation avec des résultats " inégaux" mais qui se sont heurtés avec une belle constance à une forte résistance locale. Mais ceci ne signifie pas qu'il soit ignoré par des maçons anglo-saxons dont le pragmatisme est légendaire. A preuve les incursions en Californie auxquelles j'ai fait référence, mais aussi les conférences d'études et de recherches qui, à la suite des initiatives de 2007 à Edimbourg, ont fini par déboucher sur un dialogue décomplexé et régulier entre chercheurs entre Paris et Washington...mais toujours en éludant l'épineuse question de la reconnaissance. Nous devons bien admettre que nos tentatives d'établissement ont toujours rencontré des vents contraires lorsque ce ne fut pas une acrimonie féroce, à commencer par les puissantes offensives contre Cerneau. En quelque sorte l'application de la doctrine Monroe ou en tous cas de l'exclusivité juridictionnelle territoriale. La loge l'Atlantide à l'Orient de NY est solidement établie depuis bien plus de cent ans. Nos loges francophones et d'expatriés plus récentes aussi à Washington, DC, Los Angeles, San Francisco puis celle encore en phase de démarrage très récent et, selon moi, un peu incertain en Floride, sont toujours considérées comme des "ovnis". En 1976, notre Grand Maitre et ami Serge Béhar avait bien tenté de briser le plafond de verre en donnant suite à une demande de quelques FF français de New-York en acceptant la création d'une loge anglophone, la loge mixte "George Washington N°1" bientôt membre du CLIPSAS, pour nous y assurer une voix supplémentaire. Un projet qui s'enlisa promptement et fut ressuscité à l'initiative du Conseil de l'Ordre en 1995 après les journées du Pacifique. La George Washington Union, mixte et anglophone - dont je fus personnellement chargé de la lancer alors que j'étais VM de la RL La Fayette 89 - mit un certain temps à s'installer mais fait désormais partie intégrante du paysage maçonnique américain. Elle connait aujourd'hui une dynamique insoupçonnée et multiplie ses implantations. La GWU ne menace évidemment personne aux USA et figure désormais au répertoire des obédiences "irrégulières" de la Conférence des GL d'Amérique du Nord. Le DH fédération américaine, il n'a jamais connu qu'une existence très marginale. Je vous épargnerai les développements désagréables que pourrait inspirer l'éphémère et douloureuse aventure du Grand Orient des Etats-Unis des années 2000 qui fut seulement  une piètre pantalonnade dommageable à notre image.

Au moment de conclure, nous n'échapperons pas au contexte et à une tentative de mise en perspective. Les effets d'une démographie favorable à l'avancée inexorable des hispaniques s'ajoutant au "wokisme", conduit les héritiers WASP à des réflexes de repli identitaire qui ne renvoient pas seulement à Donald Trump et ont trouvé aussi leur expression extrêmement inquiétante dans l'assaut du Capitole en janvier 2021. Pour reprendre l'analyse pertinente d'un éditorialiste français fin connaisseur, "les démocraties libérales dévorent leurs présidents" et ce grand pays maniaco-dépressif où la "déclinite" est " une maladie aussi vieille que la République américaine" est aujourd'hui exposé à des interrogations et incertitudes qui n'épargneront pas non plus  l'Ordre maçonnique fragilisé aussi par les effets d'une société de l'immédiateté du numérique.  Mais il n'a cependant pas fini de faire rêver.

 

 

  

Il romanzo di Giorgio Bassani è anche opera musicale all'Istituto Italiano di Cultura di New York

 

Anteprima all'IIC di una produzione frutto della collaborazione fra il National Yiddish Theatre Folksbiene e la New York City Opera che avrà otto repliche

dal 27 gennaio al 22 febbraio 2022

 

Prima mondiale , New York, 27 gennaio 2022

Creative Team
Musica di Ricky Ian Gordon
Libretto di Michael Korie, tratto dal romanzo di Giorgio Bassani
Regia e coreografia di Richard Stafford
Direttore: James Lowe

 

Evento organizzato congiuntamente dal Consolato Generale d’Italia e dall’Istituto Italiano di Cultura, diretto da Fabio Finotti, e introdotta dal vice direttore dell’IIC di New York Massimo Sarti, con la partecipazione del Console Generale Fabrizio Di Michele: l’opera The Garden of the Finzi Contini’s, composta da Ricky Ian Gordon, su libretto di Michael Korie basato sul romanzo di Giorgio Bassanidiretta da Michael Capasso e Richard Stafford, è una produzione frutto della collaborazione fra il National Yiddish Theatre Folksbiene e la New York City Opera, la storica compagnia d’opera lirica che si esibisce al Lincoln Center.

La rappresentazione della versione operistica americana del lavoro di Bassani – come sottolinea il Console Generale d’Italia a New York Fabrizio Di Michele, dopo aver ricordato l’importanza di continuare a dispensare eventi culturali, pur in streaming, a causa delle restrizioni imposte dallo stato di pandemia da Covid-19 – oltre a riportare in auge un capolavoro della letteratura italiana, rappresenta un modo importante per onorare l’Holocaust Remembrance Day, in una delle tante iniziative che ogni anno vengono proposte dalle diverse istituzioni culturali italiane presenti a New York, a partire dalla lettura dell’elenco dei nomi dei 9700 ebrei deportati dall’Italia durante la Shoah.

La storia infatti, pur aprendosi nel 1957, con un salto temporale riconduce agli anni Trenta, nel periodo dell’emanazione delle leggi razziali e della conseguente discriminazione degli ebrei, per chiudersi con l’amaro ricordo della Seconda Guerra Mondiale e del tragico destino che ha avvinto i membri della famiglia Finzi-Contini.

 

Il compositore Ian Gordon - che in questi giorni andrà in scena anche con il suo 'Intimate Apparel' - si racconta: "The Garden of The Finzi-Continis è la mia opera italiana: ho pensato di mettermi nella testa di Puccini, Verdi, Bellini. Un'operazione molto diversa da quella condotta per 'Intimate Apparel', che è invece molto americano".

"È stato incredibilmente stressante ma anche molto appagante. È strano fare avanti e indietro tra il Lower East Side nel 1905 e la Ferrara del 1945".

 

Perché la musica è fondamentale per la preghiera ebraica

La tradizione ebraica insegna che la musica apre la porta alla connessione divina.

 

La musica è la più immateriale ed effimera di tutte le forme d'arte. Non possiamo vedere la musica, non possiamo afferrarla con le nostre mani, ma possiamo sentirla agire attraverso di noi e attraverso il mondo. Come tale, la musica rappresenta la nostra connessione con il divino, dell'uno con l'altro, e con il tutto. La musica è una preghiera senza parole che apre la nostra immaginazione alla fonte divina di tutta la vita.

Nel sistema numerologico ebraico noto come Gematria, il valore numerico delle parole per preghiera, tefillah, e canto, shirah, è identico. Da ciò possiamo vedere che la musica è una forma di preghiera e la preghiera è una forma di musica. Sono come due gambe del trono spirituale, che si sostengono a vicenda. Infatti, il Talmud ci insegna che musica e preghiera sono virtualmente sinonimi, dichiarando:

Dove c'è il canto, c'è la preghiera (Berakhot 6a)

Qual è la fonte di questo collegamento? È possibile che la musica possa aprire le nostre orecchie e il nostro cuore in modo che possiamo percepire meglio le sfumature e le sottigliezze del mondo che ci circonda? Se apriamo le nostre labbra e cantiamo i nostri canti imperfetti, possiamo connetterci con i canti divini di tutta la creazione? I nostri canti di preghiera possono aprire le porte del paradiso? Le nostre melodie possono svelare misteri divini?

La tradizione ebraica suggerisce che si può. I profeti dell'antico Israele si circondavano di musica, usando il suo potere per aiutarli a entrare in uno stato d’animo estatico. In una storia, il profeta Eliseo voleva ascoltare la parola di Dio, quindi chiese a un musicista di iniziare a suonare. Non appena il musicista suonò, iniziarono le capacità profetiche di Eliseo: "E quando il musicista suonava, la mano di Dio era su di lui". (II Re 3:15).

In un'altra storia, Saul, che non era ancora divenuto re, si unì a un gruppo di profeti e musicisti itineranti che suonavano un'arpa, un tamburo e un flauto per aiutare i profeti a entrare in uno stato di coscienza espansa. (I Samuele 10:5-6). Questi tre strumenti — arpa, tamburo e flauto — rappresentano i tre elementi paradigmatici della musica: armonia, ritmo e melodia. Unendosi al gruppo dei musicisti, Saul scoprì che questa esperienza musicale-profetica aveva permesso allo spirito di Dio di posarsi su di lui permettendogli di trasformarsi in un ish acher, una persona diversa, per trovare una realtà alternativa di se stesso in cui era divenuto capace non solo di profetizzare, ma di salire al trono d'Israele.

La musica, possiamo supporre, deve aver aperto le orecchie dei profeti, consentendo loro di sentire la voce divina che parlava attraverso di essi. La musica, in questo senso, ha funzionato come un'unità di ricognizione d'élite che s’infila attraverso i baluardi e le barriere difensive dei profeti, o come un amante dalle parole dolci che corteggia la sua amata. La musica ha aperto la strada al grande dono dell'amore divino, delle profezie che abbiamo almeno in parte conservato nelle parole della Torah e poi nella poesia e nella scrittura.

È possibile che la musica possa anche aiutarci a entrare in regni diversi e scoprire realtà alternative in cui potremmo raggiungere versioni migliori di noi stessi? La musica può aprirci alla nostra ispirazione e alle nostre preghiere come ha aperto i percorsi dei profeti?

Il maestro chassidico del XVIII secolo Nachman di Breslov suggerisce che potrebbe esserci rimasto qualcosa cui possiamo accedere da questa fonte di profezia. Un musicista sacro, spiega, è chiamato chazzan – una parola ebraica con la stessa radice della parola hazon, che significa "visione", e che è anche il termine moderno comune per un capo di preghiera. Il chazzan, ci dice Rebbe Nachman, «strappa il canto dal luogo dove i profeti si abbeverano».

Le melodie formano una scala divina che collega la terra con il cielo. In ebraico, la parola sulam significa sia "scala" sia "scala musicale". Forse la storia più famosa di un percorso verso il cielo è la storia della scala di Giacobbe, in cui il patriarca sogna una scala su cui gli angeli salgono e scendono. Gli angeli, secondo l'autorità medioevale di Maimonide, avevano una funzione essenziale: cantare.

La scala di Giacobbe doveva quindi essere una specie di scala musicale, con angeli melodici che salivano e scendevano insieme alle preghiere dell'umanità. Quando cantiamo, noi speriamo di condurre noi stessi all’esperienza di uno stato di elevazione, un assaggio del cielo, uno sguardo alle migliori versioni di noi stessi.

Essere un musicista allora significa essere un militante dello spirito. Ma la musica non fa questo da sola. Ci chiede di reagire, di aprirci, di cambiare insieme con lei. Dobbiamo permettere al suono del nostro canto di risvegliarci, di portarci all'azione positiva, di lasciare che la musica ci aiuti a svolgere il nostro lavoro nel mondo con sensibilità e grazia.

In definitiva, le melodie sono solo un mucchio di note: se sono fondamentalmente prive di significato o trascendenti dipende interamente da come scegliamo di ascoltare, da come scegliamo di dirigere le nostre intenzioni e se ci lasciamo congiungere alla musica. Il canto non è una fuga dalla vita, ma un tentativo creativo di ricordarci ciò che è ancora possibile. La musica ci offre, gradino dopo gradino, di salire verso il cielo, dove speriamo di scoprire la parte migliore di noi stessi, in modo da poter poi emulare quella santità nella nostra vita di tutti i giorni. Cerchiamo di trovare le nostre melodie, cerchiamo di trovare le nostre preghiere e consentiamo a noi stessi di dare vita al mondo.

Questo saggio è adattato da "The Torah of Music: Reflections on a Tradition of Singing and Song" di Joey Weisenberg. Traduzione di Barbara de Munari.

 

 

 

 

Il burattinaio Saul fa sognare gli abitanti del suo paese con le favole che inventa e mette in scena per loro.

L’avvento delle Leggi razziali del ’38 sconvolge la sua vita, come quella di migliaia di altre persone, ma non sopprime la necessità di dare voce ai suoi pupazzi. Continuerà a raccontare le sue storie alle persone che fuggono e si nascondono con lui, offrendo loro l’occasione per distrarsi, commuoversi, sorridere, nonostante la realtà inaccettabile che li circonda.

Lo spettacolo denuncia l'orrore della discriminazione e della persecuzione in senso universale. La vicenda narrata è ambientata alla fine degli anni '30 in un probabile paese della provincia italiana, quindi ha un riferimento storico ben preciso. La storia di Saul, piena di passione e speranza, vuole essere un inno alla vita, un monito a valorizzare l'esistenza nel rispetto di coloro cui è stata strappata senza motivo.

Il Touring Club della Campania celebra il Giorno della Memoria, istituito dall’Assemblea generale delle Nazioni Unite il 27 gennaio, per commemorare le vittime della Shoah, ospitando questa iniziativa nella Chiesa di Santa Maria de Lama a Salerno, sito del Progetto Aperti per Voi del Touring Club Italiano.

Giovedì 27 gennaio 2022, ore 18.

Qui un estratto del monologo recitato ieri sera, tratto dallo spettacolo

Noi Pupazzi - Una vita sconvolta dal razzismo

https://youtu.be/eVJLocAbyjg 

e qui una delle musiche composte e suonate dal Maestro Marco De Simone (video realizzato da ETICA A.C.) dal titolo

Una piuma è fatta per volare 

 https://www.facebook.com/demunari.barbaraalice.it/videos/2789075164726919

 

Lo spettacolo è stato selezionato alla VIII edizione di “InScena! Italian Theater Festival” di New York (2020, posticipata al 2021).

NOI PUPAZZI – STORIA DI UNA VITA SCONVOLTA DAL RAZZISMO

Durata: 55’ ca

Autore/Regia: Marco De Simone

Con: Marco De Simone

Scenografia: Marida Niceforo

Musiche originali: Marco De Simone (Con un brano di Claudio Baglioni)

Produzione: Associazione “Campania Danza”

Prima assoluta: Mediateca MARTE di Cava de’ Tirreni (Salerno), 23 dicembre 2018

 

Marco De Simone è un autore, attore, maestro di musica, diplomato in chitarra classica al Conservatorio G. Marcucci di Salerno, e compositore di musica.

Guitar Teacher/ Instructor presso Yamaha Music Europe

Ha studiato presso Università degli Studi di Napoli Federico II.

 

 

"Che cos'è l'Altra Parte?" insistette Brida.

"Noi siamo eterni perché siamo manifestazioni di Dio", disse Wicca. "Ecco perché attraversiamo molte vite e molte morti, uscendo da un punto che nessuno conosce e dirigendoci verso un altro punto parimenti ignoto. Devi abituarti al fatto che molte cose non sono, né saranno, mai spiegate. Dio decise di fare determinate cose in una certa maniera, ma il motivo per cui agì in quel modo è un segreto che solo Lui conosce".

"In qualsiasi caso, ciò accade" continuò la donna. "E quando gli uomini pensano alla reincarnazione, arrivano sempre a scontrarsi con una domanda molto ardua: se all'inizio c'erano pochi esseri umani sulla Terra, e oggi ne esistono così tanti, da dove provengono queste nuove anime?".

Brida tratteneva il respiro: si trattava di un quesito che si era posta molte volte.

"La risposta è semplice" disse Wicca, dopo aver assaporato per qualche istante l'ansia della giovane. "In alcune reincarnazioni, noi ci dividiamo. Proprio come i cristalli e le stelle, le cellule e le piante, anche le nostre anime si dividono.

"La nostra anima si scinde in due, e ciascuna di queste nuove entità si suddivide in altre due... E così, nel giro di alcune generazioni, ognuno di noi si ritrova ad abitare buona parte della Terra".

"Ma quale parte ha la coscienza di chi è? Una o tutte?" domandò Brida. Aveva in serbo molte domande, ma voleva affrontare un chiarimento per volta...

"Noi facciamo parte di ciò che gli alchimisti chiamano Anima Mundi, l'Anima del Mondo" disse Wicca, senza rispondere direttamente a Brida. "In realtà, se l'Anima Mundi dovesse soltanto suddividersi, si indebolirebbe sempre di più nonostante la diffusione e l'accrescimento. Ecco perché, mentre la nostra anima si divide, contemporaneamente si ritrova. E questo incontro si chiama Amore. Allorché si scinde, l'anima origina sempre una parte maschile e una femminile. È quanto si afferma in alcune trascrizioni del Libro della Genesi: l'anima di Adamo si divise, ed Eva nacque dall'interno di lui".

"In ogni vita abbiamo il misterioso obbligo di ritrovarci con almeno una di queste Altre Parti. L'Amore Sommo, quello che le ha separate, si rallegra per l'Amore che le unisce di nuovo".

"E come posso sapere chi è l'Altra Parte di me?". Ecco una delle domande più importanti che Brida si era posta nella sua esistenza.

Wicca sorrise. Se l'era chiesto anche lei, con la medesima ansia di quella giovane. Era possibile identificare l'Altra Parte di sé dal bagliore dello sguardo: sin dall'inizio dei tempi, era in questo modo che le persone riconoscevano il Vero Amore.

"Correndo dei rischi" disse "correndo il rischio dei fallimenti, delle delusioni, delle disillusioni, ma non cessando mai di cercare l'Amore. Chi persevererà nella ricerca, trionferà".

"Esiste una sola essenza della Creazione" disse "e si chiama Amore. L'Amore è la forza che ci permette di ricongiungerci, per condensare l'esperienza sparsa in molte vite e in molti luoghi del mondo.

"Dobbiamo reputarci responsabili dell'intera Terra, poiché ignoriamo dove si trovino le Altre Parti che siamo stati sin dall'inizio dei tempi. Se esse staranno bene, saremo felici. Se staranno male, soffriremo, anche se inconsapevolmente, una parte del loro dolore. Ma, soprattutto, noi abbiamo l'obbligo di ricongiungerci, almeno una volta in ogni incarnazione con l'Altra Parte giacché, sicuramente, la incontreremo lungo il nostro cammino, magari solo per qualche istante.

In qualsiasi caso, quegli attimi racchiuderanno un amore così intenso da giustificare il resto della nostra esistenza.

"Ovviamente è possibile che l'Altra Parte di noi prosegua per la sua strada: accade quando ci rifiutiamo di accettarla o magari non ci accorgiamo della sua presenza. In tal caso, avremo bisogno di una nuova incarnazione per rincontrarla e ricongiungerci a essa".

“Si tratta”, disse il rabbino, di una forma di identità liberata”.

E accennò brevemente al concetto di Gilgul, o Gilgul neshamot, il Ciclo delle anime, il concetto di reincarnazione o, meglio, di trasmigrazione (vita-morte-rinascita) delle anime secondo la Cabala ebraica, che si “reincarnavano” solo quando non avevano realizzato lo scopo della loro creazione nella loro vita passata.

Per la tradizione mistica ebraica le anime della maggior parte dei convertiti al giudaismo sono le anime reincarnate degli Ebrei delle generazioni precedenti, che furono tagliate fuori dal popolo ebraico volontariamente o involontariamente. Attraverso la conversione al giudaismo sentono, appunto, di tornare a casa. 

Hannah taceva e assorbiva le parole del rabbino come il deserto assorbe una goccia d’acqua.

Tutto era dialettica in movimento. Tutto doveva essere sempre e continuamente rimesso in discussione. I condizionali erano d’obbligo e così il continuo porsi domande e interrogativi e il discuterne con gli altri.

La spirale circolare doveva continuare a salire. L’identità ebraica era un fenomeno storico in evoluzione e il suo pluralismo ne costituiva una caratteristica essenziale e vitale, connotata da ispirazione, gratificazione, illuminazione dall’esperienza e creatività, del passato e del presente.

E Hannah andò, e camminò. A volte il cammino procedeva leggero, altre volte diveniva pesante, lento, faticoso.

A volte le sembrava di volare, altre volte le sembrava di muoversi piegata dal dolore, ma, tutte le volte in cui la tenebra calava davanti ai suoi occhi, impedendole il cammino, comparivano poi piccole scintille luminose, anime individuali, che le illuminavano nuovamente la strada.

 

La liberazione delle scintille divine, e delle anime, dai frammenti in cui sono imprigionate (e cioè il mondo materiale), comporta un’azione di separazione del bene dal male. 

L’importante è sapere che le scintille possono trovarsi ovunque e che dobbiamo saperle riconoscere…

La capacità di riconoscere la “luce”, in noi stessi e negli altri, e l’imparare a farla splendere, è fondamentale, in quanto contribuisce a completare la creazione di Dio e a migliorare il mondo. 

Perché ogni persona si trovava originariamente congiunta ad alcune altre in un'unica Anima cosmica, che è arrivata in seguito a scindersi in più parti attraverso varie incarnazioni: l'Amore è la forza in grado di ricongiungerle.

Perché là dove esiste un cuore pulsante, là dove esiste l’indagine di se stessi, il Signore è.

TESTI: Paulo Coelho de Souza, Brida

Barbara de Munari, La Storia di Hannah

MUSICA: Marco De Simone, Arrain

 

 

L'Eresia è una dottrina considerata come deviante da un’ortodossia alla cui tradizione si collega. Il termine – peraltro – viene utilizzato anche fuori dall'ambito religioso, in senso figurato, per indicare un'opinione o una dottrina filosoficapoliticascientifica o persino artistica in disaccordo con quelle generalmente accettate.

E qui le cose iniziano subito a complicarsi: spesso la neutralità di questa voce è stata messa in dubbio, presentando – per sua stessa essenza di definizione – seri problemi contestuali di discussione. Anche perché, dal punto di vista etimologico, "Eresia" deriva dal greco αρεσιςhaìresis, derivato a sua volta dal verbo αρέω (hairèō, "afferrare", "prendere" ma anche "scegliere" o "eleggere").

Sia in greco antico sia in ebraico ellenizzato questo termine non possedeva dunque, originariamente, alcuna caratteristica denigratoria.

Con le Lettere del Nuovo Testamento la neutralità del termine viene meno: in 1 Corinzi 11:19, Galati 5:20, 2 Pietro 2:1, haìresis inizia ad assumere dei connotati dispregiativi e ad indicare la "separazione", la "divisione" e la corrispettiva condanna.

Secondo Heinrich Schlier lo sviluppo in negativo di haìresis procede con l'analogo sviluppo del termine ekklesiahaìresis ed ekklesia divengono due opposti.

In ambito ebraico avviene qualcosa di analogo: sempre nel I secolo e.v. (in corrispondenza con l'emergere dell'ebraismo rabbinico ortodosso) il termine ebraico min (מִין, pl. מִינִיםminim; corrispettivo del greco haìresis) assume dei connotati dispregiativi e viene utilizzato per indicare sia i cristiani sia gli gnostici.

Il termine da un significato neutro assume in un secondo momento un valore negativo e passa a indicare una dottrina o un'affermazione contraria ai dogmi e ai princìpi di una determinata religione, o potere di stato, ed è sovente oggetto di "condanna" o scomunica da parte dei rappresentanti di tale potere. Non è il caso, qui, di ricordare tutti i sinodi volti a stabilire quali fossero le deviazioni dall'ortodossia e chi fossero veramente coloro che venivano considerati "colpevoli di eresia" (ovvero gli eretici).

 

 

Se eretico è dunque chi proclama con forza una propria scelta definitiva, "eresia" equivale pertanto a una scelta sia di credo sia di appartenenza, tra posizioni contrapposte, o spesso anche solo discordanti. Un'altra possibile interpretazione, legata al significato di "scelta", richiama il fatto che l'eretico è colui che "sceglie", cioè accetta, solo una parte della dottrina "ortodossa", rimanendo in disaccordo su altre parti.

In termini formali, il termine viene comunque usato per indicare un'opinione gravemente errata o comunque discordante dalla tesi più accreditata riguardo ad un certo argomento.

Naturalmente, a questo punto del ragionamento, nell'accezione negativa, il termine eresia è reciproco: pochi sarebbero disposti a definire le proprie credenze come eretiche, tendendo piuttosto a presentarle come l'interpretazione corretta di una determinata dottrina, e quindi come la visione ortodossa giudicata eretica da altri. E, tra i due fronti opposti, statisticamente parlando, mediamente l’accusa più gentile che gli ortodossi rivolgono agli eretici è quella dell’ambiguità.

In sostanza, ciò che costituisce eresia è un giudizio, dato in funzione dei propri valori; si tratta dell'espressione di un punto di vista, relativo a una consolidata struttura di credenze, convinzioni, acquisizioni morali.

Blaise Pascal in Pensieri si sofferma più volte sul tema delle eresie. Nel frammento 862 scrive:

[...] Dunque esiste un gran numero di verità, sia di fede sia di morale, che sembrano incompatibili e che sussistono tutte in un ordine meraviglioso. La sorgente di tutte le eresie è l'esclusione di alcune di queste verità, e la sorgente di tutte le obiezioni che ci fanno gli eretici è l'ignoranza di alcune delle nostre verità. E di solito accade che, non potendo concepire il rapporto tra due verità opposte e credendo che l'accettazione di una comporti l'esclusione dell'altra, essi si attaccano all'una ed escludono l'altra, e pensano che noi facciamo il contrario. [...]

Un altro esempio di verità e di contro verità è dato dalle tentazioni di Gesù descritte da Luca evangelista, quando Satana:

«Lo condusse a Gerusalemme, lo pose sul punto più alto del tempio e gli disse: "Se tu sei Figlio di Dio, gettati giù di qui; sta scritto infatti:

Ai suoi angeli darà ordini a tuo riguardo affinché essi ti custodiscano;

e anche:

Essi ti porteranno sulle loro mani perché il tuo piede non inciampi in una pietra".

Gesù gli rispose: "È stato detto: Non metterai alla prova il Signore Dio tuo"».

Tuttavia, altrove, il lemma acquisisce un significato ben più ampio, configurandosi come, in una dogmatica universalmente o ufficialmente riconosciuta, la dottrina basata su interpretazioni personali in contrasto con la tradizione. Con buona pace degli enfatici e dei fanatici di ambo le parti.

Vi auguro di essere eretici, ha scritto Don Luigi Ciotti,Siate eretici perché eretico è colui che sceglie. …. Eretico è chi non si accontenta dei saperi di seconda mano, chi studia, chi approfondisce, chi si mette in gioco in quello che fa… Eretico è chi si ribella al sonno delle coscienze… Eretico è chi non cede alla tentazione del cinismo e dell’indifferenza… Chi crede che solo nel noi, l’io possa trovare una realizzazione…

E qui l’idea dell’eresia come scelta e la scelta stessa della verità (ma quale?) unitamente alle “virtù” dell’eresia, costituisce un ossimoro che già di per sé dovrebbe spaventare. 

Sull’altro fronte, gli fa eco opposto Gilbert Keith Chesterton: «Le eresie consistono sempre nell’indebita concentrazione su di una singola verità o mezza verità…». E prosegue: «L’eretico (che è sempre anche fanatico) non è colui che ama troppo la verità; nessuno può amare troppo la veritàNon gli piace veder finire il suo piccolo, prezioso paradosso, che si regge solo con l’appoggio di una ventina di truismi, nel mucchio della sapienza di tutto il mondo».

Tutto ciò fa riflettere sulle opportunità infinite che abbiamo per esprimere il nostro sentire. E allora essere eretico, oggi, potrebbe voler dire amare la propria ombra, il femminile e l’ombra del pianeta, accoglierle come parti di noi, donando ciò che di più prezioso abbiamo: il nostro essere unici. Essere eretico dunque significa non avere paura della propria ombra e non avere paura delle proprie idee, delle proprie azioni, significa anche vivere profondamente radicati nelle radici, rappresentate dai nostri antenati.

Dante, nel Decimo Canto dell’Inferno, incontra gli “eretici”, coloro che – nella sua visione – hanno perso il legame con la propria anima e, andando contro il dogma della religione, giacciono in sepolcri infuocati (il fuoco, secondo la consuetudine del tempo, rappresenta la purificazione) e sono condannati a morire costantemente nel torrido inferno.

Eppure anche Dante, cattolico che, se pur con alcune incertezze, condivideva il lavoro di Tommaso d’Aquino e di Sant’Agostino, esprimeva pericolose simpatie verso ipotesi filosofiche e religiose che in quel lontano periodo potevano odorare di eresia. Anche Dante si dovette presentare davanti al Tribunale dell’Inquisizione e fu più volte accusato di eresia. I suoi amici settari del Dolce stil novo, i Fedeli d'amore, ebbero anch’essi problemi con l'Inquisizione (come anche Petrarca, il cantore de' casti amori), e fecero l'esperienza del rogo (come Cecco d'Ascoli il 26 settembre 1327).

Dante ghibellino, pur riconoscendo la Chiesa, voleva delimitarne il potere nel campo spirituale e lasciare all'Imperatore quello politico. Se la chiave di lettura della Commedia (che è lo scritto più violento che il Medio Evo e anche la post Riforma abbiano prodotto nei confronti di Roma) non fosse andata perduta,  coloro che volevano sapere avrebbero probabilmente evitato di essere accusati di eresia.

Questa drammatica disconnessione dell’anima, spesso destrutturata, è presente anche oggi ma, con un segno contrario a quello dantesco, connota invece il malessere sociale di chi lamenta la perdita del legame con la spiritualità e con il divino.

Chi sono gli eretici oggi? Sono “condannabili” come eretici quanti cercano quel divino che è in ognuno di noi, quanti ricercano il legame con la natura e con le relazioni, anche tra uomini, certo, ma anche tra la materia e il cosmo?

Nuovi “roghi” vengono accesi, nuovi “tribunali” vengono istituiti, ma se essere eretici significa non aver perso lo stupore, la meraviglia dei bambini, se significa guardare il mondo con gli occhi dell’anima e lasciarsi ammaliare dalla bellezza, allora possiamo vivere come eretici guardando la nostra interiorità e il mondo con occhi nuovi. Possiamo espandere la nostra coscienza, per portare nel mondo quell’autenticità che è propria della natura e quindi dell’uomo. Possiamo vivere ereticamente, concedendoci la libertà di essere e non di apparire. Perché eretico è il suono dissonante, è la pausa che va celebrata e rispettata perché vi sia una melodia.

E così si naviga a vista, tra modelli negativi e icone positive, conflitti e ambiguità, riconoscimenti e sillogi dei principali modelli di relazione dall’una e dall’altra parte – con la speranza di una migliore comprensione della specificità dell’una e dell’altra, al fine di una comune assunzione di responsabilità reciproca, e di un contributo etico e spirituale nei confronti del mondo. 

 

Giordano Bruno, su cui si potrebbe riflettere all’infinito, nel suo Sigillus, in lingua latina, introduce le tematiche decisive del suo pensiero, quali l'unità dei processi cognitivi; l'amore come legame universale; l'unicità e l’infinità di una forma universale che si esplica nelle infinite figure della materia, e il "furore" inteso come senso di slancio verso il divino.

A Oxford non gradirono quelle novità, come testimoniò venti anni dopo, nel 1604, l'arcivescovo di Canterbury George Abbot, che fu presente alle lezioni di Giordano Bruno: «Quell'omiciattolo italiano [...] intraprese il tentativo, tra moltissime altre cose, di far stare in piedi l'opinione di Copernico, per cui la terra gira e i cieli stanno fermi; mentre in realtà era la sua testa che girava e il suo cervello che non stava fermo».

Giordano Bruno sostiene l'infinità dell'universo poiché effetto di una causa infinita e – sapendo ovviamente che le scritture sostenevano tutt'altro – e cioè finitezza dell'universo e centralità della Terra, rispondeva alle accuse ne La cena de le ceneri: «Se gli dei si fossero degnati di insegnarci la teorica delle cose della natura, come ne han fatto favore di proporci la pratica di cose morali, io più tosto mi accosterei alla fede de le loro rivelazioni, che muovermi punto della certezza de mie raggioni e proprii sentimenti».

E ancora, in Spaccio de la bestia trionfante: «Quando aviene che un poltrone o forfante monta ad esser principe o ricco, non è per mia colpa, ma per iniquità di voi altri che, per esser scarsi del lume e splendor vostro, non lo sforfantaste o spoltronaste prima, o non lo spoltronate e sforfantate al presente, o almeno appresso lo vegnate a purgar della forfantesca poltronaria, a fine che un tale non presieda. Non è errore che sia fatto un prencipe, ma che sia fatto prencipe un forfante».

Occorreva tornare alla semplicità, alla verità e all'operosità, ribaltando le concezioni morali che si erano ormai imposte nel mondo, secondo le quali le opere e gli affetti eroici erano privi di valore, dove credere senza riflettere era sapienza, dove le imposture umane erano fatte passare per consigli divini, la perversione della legge naturale era considerata pietà religiosa, studiare era follia, l'onore era posto nelle ricchezze, la dignità nell'eleganza, la prudenza nella malizia, l'accortezza nel tradimento, il saper vivere nella finzione, la giustizia nella tirannia, il giudizio nella violenza.

Insomma, di tutto un po’, per rendersi sgradito a tutti o quasi…

«Li nostri divi asini, privi del proprio sentimento ed affetto vegnono ad intendere non altrimente che come gli vien soffiato alle orecchie delle rivelazioni o degli dei, o dei vicarii loro; e per conseguenza a governarsi non secondo altra legge che di que' medesimi». In Cabala del Cavallo Pegaso ad un vescovo.

Ma anche, nel De minimo: i composti «non rimangono identici neppure per un attimo; ciascuno di essi, per lo scambio vicendevole degli innumerevoli atomi, si muta continuamente e ovunque in tutte le parti». E: «Chi potrà ritenere che gli strumenti diano misurazioni esatte dal momento che il fluire delle cose non mantiene un identico ritmo ed un termine non si mantiene mai alla stessa distanza dall'altro?».

Alla fine Giovanni Mocenigo presentò all'Inquisizione una denuncia scritta, accusando Giordano Bruno di blasfemia, di disprezzare la religione, di non credere nella Trinità divina e nella transustanziazione, di credere nell'eternità del mondo e nell'esistenza di mondi infiniti, di praticare arti magiche, di credere nella metempsicosi, di negare la verginità di Maria e le punizioni divine.

Quel giorno stesso, la sera del 23 maggio del 1592, Giordano Bruno fu arrestato e condotto nelle carceri dell'Inquisizione di Venezia. Sappiamo come si svolse il tutto e con queste parole, alla fine, Giordano Bruno si rivolse ai giudici:

«Maiori forsan cum timore sententiam in me fertis quam ego accipiam».

«Forse tremate più voi nel pronunciare contro di me questa sentenza che io nell'ascoltarla».

Ma la sua filosofia sopravvisse alla sua morte, portò all'abbattimento delle barriere tolemaiche, rivelò un universo molteplice e non centralizzato e aprì la strada alla Rivoluzione scientifica: per il suo pensiero Giordano Bruno è quindi ritenuto un precursore di alcune idee della cosmologia moderna, come il multiverso; per la sua morte, è considerato un martire del libero pensiero.

«He tried to tell us all the world was spherical, they burned his body, but not his soul», così canta il gruppo progressive metal statunitense King's X nel testo Pleiades.

https://www.youtube.com/watch?v=9DQNwdTNh9E

Chi ha paura oggi degli eretici? Molti.

Perché i nuovi eretici possono dare tanto nel campo della politica, della letteratura, dell’arte in genere, della filosofia, della scienza, sono curiosi, non irreggimentati, liberi mentalmente, diffidano delle classificazioni, sono “intempestivi”, oppure, chissà, troppo tempestivi.

Scrive l’immunologo, oncologo, etnofarmacologo Maurizio Grandi di Torino, Responsabile del Centro interuniversitario di ricerca per lo sviluppo sostenibile, citando il filosofo Arthur Schopenhauer: «Tutte le verità passano attraverso tre stadi. Prima vengono ridicolizzate, poi vengono violentemente contestate e infine vengono accettate dandole come evidenti».

E ancora: gli eretici di oggi lavorano «per tutelare e promuovere la libertà umana, in tutte le sue espressioni, per esplorare i territori di confine, per mischiare le carte, richiamando l’esperienza del passato ma aprendo nuovi orizzonti per il futuro, per incuriosire, per cogliere nessi per argomenti apparentemente distanti

Come avviene nelle fiabe più belle, guardando con la scoperta della fisica oltre l’orizzonte conosciuto, è più semplice credere nell’impossibile che nell’improbabile…

… E Arte e Scienza mettono in comune la Creatività, che ha spinto Bernini a sapere dell’ellisse di Keplero, Galileo a sapere di musica, Bergson a conoscere le idee di Einstein, i futuristi a indurre la forza del movimento, per uscire da una dimensione geometrica euclidea…

… Con le intuizioni che fecero vedere a Pasteur i microbi prima di averli scoperti, a Marconi le onde prima di avere fatto il telegrafo senza fili, ai coniugi Curie l’energia nucleare…

E in ogni scoperta il mondo, come in un granello di sabbia. E la curiosità di porsi domande, di indagare, con inquietudine e impegno. Con stupore e, poi, quasi con riconoscenza, e con lo stimolo a proseguire».

Gli eretici, insomma, sono ostinatamente “irregolari”, nel “tempo della malafede”. 

Alighieri Dante, Inferno, Canto X

Bruno Giordano, Cabala del Cavallo Pegaso ad un vescovo

Bruno Giordano, De minimo

Bruno Giordano, La cena de le ceneri

Bruno Giordano, Sigillus

Bruno Giordano, Spaccio de la bestia trionfante

Chesterton Gilbert Keith, La Nonna del Drago ed altre serissime storie

Ciotti Luigi, Siate Eretici

Grandi Maurizio, Corso di Alta Formazione in Antropologia della Salute nei Sistemi complessi

Grandi Maurizio, Templari - La ricerca di Saliceto

King’s X – Pleiades, https://www.youtube.com/watch?v=9DQNwdTNh9E  

Luca, Vangelo di

Pascal Blaise, Pensieri

Schlier Heinrich, αρεσις, in Gerhard Kittel (a cura di), Grande Lessico del Nuovo Testamento